18 Janvier 2014
Je n'ai pas écrit depuis très longtemps.
Peut-être que je n'avais ni l'envie, ni la force de poser des mots sur des maux.
Voilà plus de 11 mois que Petit Hibou est né et nous commençons à connaitre de bons moments. C'est terrible de dire cela, mais cela est bien agréable de ne plus avoir peur d'être seule face à un bébé inconsolable, un bébé qui ne dort pas ou très peu.
Petit Hibou nait le 9 février 2013 avec un accouchement de rêve, sans péri, position physio, arrivée à 22h30 à la maternité, Aaron nait à 23h31, 3 jours après je sors, c'est tellement facile cette deuxième maternité. Je fais mes choix, juste MES choix en fonction de bébé et de mes besoins. L'idéal des premiers jours disparait au bout de 3 semaines et notre bébé si calme et serein devient un bébé nerveux, qui ne dort quasi plus sauf en écharpe, qui ne boit quasi plus et qui pleure. Je reconnais immédiatement les symptômes de l'œsophagite (petit Grand Lapin a lui aussi souffert d'un RGO interne et d'une APLV). RDV pédiatre et mis en place traitement puis quelques semaines plus tard, lait spécifique.
Petit hibou a eu parfois quelques temps de répit puis retombait en œsophagite. J'ai passé de nombreux moments souvent les lundis, mes jours de temps partiels à pleurer, à appeler mon mari à bout, parce qu'aucun des garçons ne dormaient et que j'étais épuisée par une présence H24, même si soutenue.
Je me sentais vampirisée par ce petit être qui demandait (trop) pour moi, j'avais l'impression de ne plus exister, il pleurait tellement, je passais ma journée à me demander quand j'allais pouvoir le poser. Les repas étaient devenus l'horreur, petit hibou buvait ses biberons en 15 fois, les endormissements étaient durs et les réveils nocturnes insupportables. Petit Hibou prenait très peu de poids. Nous avons fait des tours de voiture, des tours de poussette avec le vent, avec la pluie pour juste quelques minutes de répit, pour que tu puisses enfin te reposer et nous aussi.
IL y a quelques jours encore, petit hibou a pleuré parfois tous les 1/4 d'heures, toutes les 1/2h pendant toute la nuit et le lendemain, lever 6h pour partir au boulot. Il m'est arrivé plus d'une fois de verser des larmes en arrivant au travail à la simple question : " ça va ?", cela s'est produit encore cette semaine. Mes collègues, ma famille et nos amis ont toujours eu des mots de réconforts ou d'humour qui font du bien.
Etant aussi professionnelle du soutien à la parentalité, je me suis beaucoup poser de question sur le lien, notre lien qui était mis à mal par la fatigue, par le trop (trop de pleurs, trop de difficultés, trop de disponibilité, trop de douleurs), tout était compliqué avec notre bébé, parfois absolument tout...
Je me culpabilisais de ressentir une telle colère contre mon bébé, lui qui n'avais rien demandé, mais moi je demandais juste du répit, juste un PEU de répit.
Combien de fois, je me suis dit que nous aurions dû attendre, que nous aurions dû attendre plus longtemps avant de faire un deuxième, puis j'ai essayé de relativiser en me disant que chaque épreuve avait un sens mais je ne trouvais aucun sens à celle-ci. Je ressentais de l'injustice et de l'incompréhension de la part de certaines personnes. C’est normal qu'un bébé ne dorme pas. Mais bien sûr, plus d'une fois, j’ai proposé de venir passer une journée ou une nuit à la maison, ironiquement.
Que devions nous tirer de cette fatigue, de ce manque de sommeil ? Comment soulager notre bébé ? et comment ne pas se perdre dans tout ça.
Et puis cette horrible sensation de ne servir à rien, de ne pas pouvoir apaiser son bébé même en le berçant, le portant. Et puis ces dernières semaines, de nouveau des douleurs, des grosses douleurs qui ne passent pas et puis bientôt des examens plus poussés pour comprendre ce qui se passe parce qu'avoir mal comme cela ce n'est pas une vie pour un bébé.
Aujourd'hui, j'écris cet article car c'est une journée chouette, tu grandis, marche et j'apprécie enfin depuis quelques temps de m'occuper de toi toute une journée, sans me poser de questions ni stresser. Je n'ai jamais douté de mon amour pour toi mais j'ai tellement besoin de me retrouver pour être disponible pour toi et maintenant je m'y autorise.
J'ai l'impression que la douleur et la fatigue nous ont volé des moments qui devaient être magiques et qui se sont transformés en moment horribles et j'en suis tellement désolée, je le regrette tellement.
Je ne pensais pas réussir à tenir le coup, cela me parait parfois insurmontable tellement je suis fatiguée et puis avec Zhom on se soutient, même si parfois il est difficile de gérer les tensions liées à la fatigue. Je constate que nous avons des ressources, des ressources cachées qui nous permettent de tenir et d'essayer de t'accompagner au mieux, parce que c'est bien là l'essentiel ♥
J'espère que très vite, nous aurons que des bons moments, des moments ordinaires et extraordinaires.
Je n'ai pas écrit depuis très longtemps.
Peut-être que je n'avais ni l'envie, ni la force de poser des mots sur des maux.
Voilà plus de 11 mois que Petit Hibou est né et nous commençons à connaitre de bons moments. C'est terrible de dire cela, mais cela est bien agréable de ne plus avoir peur d'être seule face à un bébé inconsolable, un bébé qui ne dort pas ou très peu.
Petit Hibou nait le 9 février 2013 avec un accouchement de rêve, sans péri, position physio, arrivée à 22h30 à la maternité, Aaron nait à 23h31, 3 jours après je sors, c'est tellement facile cette deuxième maternité. Je fais mes choix, juste MES choix en fonction de bébé et de mes besoins. L'idéal des premiers jours disparait au bout de 3 semaines et notre bébé si calme et serein devient un bébé nerveux, qui ne dort quasi plus sauf en écharpe, qui ne boit quasi plus et qui pleure. Je reconnais immédiatement les symptômes de l'œsophagite (petit Grand Lapin a lui aussi souffert d'un RGO interne et d'une APLV). RDV pédiatre et mis en place traitement puis quelques semaines plus tard, lait spécifique.
Petit hibou a eu parfois quelques temps de répit puis retombait en œsophagite. J'ai passé de nombreux moments souvent les lundis, mes jours de temps partiels à pleurer, à appeler mon mari à bout, parce qu'aucun des garçons ne dormaient et que j'étais épuisée par une présence H24, même si soutenue.
Je me sentais vampirisée par ce petit être qui demandait (trop) pour moi, j'avais l'impression de ne plus exister, il pleurait tellement, je passais ma journée à me demander quand j'allais pouvoir le poser. Les repas étaient devenus l'horreur, petit hibou buvait ses biberons en 15 fois, les endormissements étaient durs et les réveils nocturnes insupportables. Petit Hibou prenait très peu de poids. Nous avons fait des tours de voiture, des tours de poussette avec le vent, avec la pluie pour juste quelques minutes de répit, pour que tu puisses enfin te reposer et nous aussi.
L y a quelques jours encore, petit hibou a pleuré parfois tous les 1/4 d'heures, toutes les 1/2h pendant toute la nuit et le lendemain, lever 6h pour partir au boulot. Il m'est arrivé plus d'une fois de verser des larmes en arrivant au travail à la simple question : " ça va ?", cela s'est produit encore cette semaine. Mes collègues, ma famille et nos amis ont toujours eu des mots de réconforts ou d'humour qui font du bien.
Etant aussi professionnelle du soutien à la parentalité, je me suis beaucoup poser de question sur le lien, notre lien qui était mis à mal par la fatigue, par le trop (trop de pleurs, trop de difficultés, trop de disponibilité, trop de douleurs), tout était compliqué avec notre bébé, parfois absolument tout...
Je me culpabilisais de ressentir une telle colère contre mon bébé, lui qui n'avais rien demandé, mais moi je demandais juste du répit, juste un PEU de répit.
Combien de fois, je me suis dit que nous aurions dû attendre, que nous aurions dû attendre plus longtemps avant de faire un deuxième, puis j'ai essayé de relativiser en me disant que chaque épreuve avait un sens mais je ne trouvais aucun sens à celle-ci. Je ressentais de l'injustice et de l'incompréhension de la part de certaines personnes. C’est normal qu'un bébé ne dorme pas. Mais bien sûr, plus d'une fois, j’ai proposé de venir passer une journée ou une nuit à la maison, ironiquement.
Que devions nous tirer de cette fatigue, de ce manque de sommeil ? Comment soulager notre bébé ? et comment ne pas se perdre dans tout ça.
Et puis cette horrible sensation de ne servir à rien, de ne pas pouvoir apaiser son bébé même en le berçant, le portant. Et puis ces dernières semaines, de nouveau des douleurs, des grosses douleurs qui ne passent pas et puis bientôt des examens plus poussés pour comprendre ce qui se passe parce qu'avoir mal comme cela ce n'est pas une vie pour un bébé.
Aujourd'hui, j'écris cet article car c'est une journée chouette, tu grandis, marche et j'apprécie enfin depuis quelques temps de m'occuper de toi toute une journée, sans me poser de questions ni stresser. Je n'ai jamais douté de mon amour pour toi mais j'ai tellement besoin de me retrouver pour être disponible pour toi et maintenant je m'y autorise.
J'ai l'impression que la douleur et la fatigue nous ont volé des moments qui devaient être magiques et qui se sont transformés en moment horribles et j'en suis tellement désolée, je le regrette tellement.
Je ne pensais pas réussir à tenir le coup, cela me parait parfois insurmontable tellement je suis fatiguée et puis avec Zhom on se soutient, même si parfois il est difficile de gérer les tensions liées à la fatigue. Je constate que nous avons des ressources, des ressources cachées qui nous permettent de tenir et d'essayer de t'accompagner au mieux, parce que c'est bien là l'essentiel ♥
J'espère que très vite, nous aurons que des bons moments, des moments ordinaires et extraordinaires.
* * *
Cet article est pour toi Aaron, et pour tous les parents qui ont manqué, qui manquent ou manqueront un jour de sommeil et qui devront faire face à la douleur de leur enfant.
Pour que tous, nous nous rappelions que cela passe et
que l'amour et la bienveillance sont une force ♥
* * *